mercredi, juin 14, 2006

Ursa Minor


Les « Ourses Mineures » est un combo electro-punk rock né des cendres encore fumantes de l’experience Stavka. Derrière un slogan devenu familier, « the Revolution will not be televised » détournement en forme d’hommage au grand Gill Scott Heron, s’activait un groupe de punk devenu tres vite incontournable de la scène Rock Tunisoise. Il nait d’une longue complicité entre Mohsen Ben Cheikh, guitariste et bidouilleur de génie et un lyriciste hirsute, Sami Aloulou qui avait officié pendant 4 ans au sein du groupe Hip hop militant « les rescapés du Vice » au temps du balbutiement du rap à Tunis en 1997… ils montent un groupe eclectique avec les anciens compagnons de Mohsen Ben Cheikh, le Batteur Anis Fatnassi et un guitariste Sabeur, issu du métal. Le groupe est vite complété par Omar Aloulou, frère de Sami à la basse pour former « The Mass Mind Rape » premiere ébauche de ce sui sera plus tard « Stavka » avec notamment l’arrivée de Sami Bouraoui à la guitare en remplacement de Saber.

La formation se stabilise et commet son premier forfait en 2002 dans la salle comble de l’I.P.E.S.T. devant un public qui n’est pas habitué aux concerts, mais on aperçoit déjà les symptômes de ce qui sera l’attraction que suscitera STAVKA, un jeu de scène étrange où la guitare de Mohsen sature à coups de clé à mollette à peine adoucie par la respiration du second guitariste. Le public est de marbre choqué par l’ensemble survolté qui se joue devant lui sur scène.

Fin 2002, Sami Bouraoui quitte le groupe et se fait remplacer par Zied Hamrouni, icône culte de l’underground Tunisois et ancien membre notamment de Kephra.

La vraie révélation se fera quelques concerts plus tard sur la scène surchauffée de l’Ecole d’Architecture pendant la 1ère édition du « XPRSN LIBRE FESTIVAL », où la scène devient très vite une tribune politique qui frise la ligne rouge, le groupe, adepte des formules, use des slogans et des icônes révolutionnaires et les textes sont une critique à peine voilée de la société Tunisienne. Sami Aloulou arborant un fichu frappé du drapeau américain à croix gammée se pend littéralement à son micro lorsque que la basse amorce le « Bullet in the Head » cultissime des Rage…

Stavka finira par s’étouffer de cette image de groupe politique qui le colle, alors qu’il aborde un tournant plus expérimental avec son anti-chambre électro-rock « 38ème parallèle ». Les influences diverses qui faisaient la particularité de Stavka finissent par diviser ses membres.

Zied Hamrouni et Mohsen Ben Cheikh s’impliquent plus en profondeur dans leur projet tandem Drum’n’Bass « E ! », Anys Fatnassi rejoint le groupe d’Amel Mathlouthi alors que le feu follet Sami Aloulou et son valet fou Omar pondent un projet qui leur tenait depuis longtemps à tripes, URSA MINOR…

Le groupe, une combinaison à géometrie variable comprend comme membres constants, en plus des deux frères barbus de Stavka, Ali Aloulou, leur cousin, Selim Zaoui, mitrailleur patenté de Castaway et Elyes Farhat, pianiste Jazz et improvisateur fou. Ursa Minor se définit comme une expérience « Jet-sexuelle » puisant dans le punk et le psychédélisme, mais aussi dans les dérives oniriques électro progressives, où les bruits sont portés en mélodie absolue, il n’est pas rare de voir les Ourses s’oublier pendant des demi heures dans des dérives bruitistes avant que l’énergie Mars-survoltée du chanteur, ne reprenne le dessus. Amoureux du Cinéma surréaliste, les Ursa Minor transforment la scène en véritable lieu rituel, où les images inquiétantes de leur comparse vidéaste Emin Turki, se mêlent aux convulsions et palpitations chamaniques de Sami Aloulou.

Les rares prestations du groupe ont largement scindés les avis du public, entre dégoût et vénération, laissant une odeur indéniable de soufre sur la scène Rock Tunisoise… La beauté sera convulsive ou ne sera pas… !



Ursa Minor (Page Myspace)

Aucun commentaire: